Affaires
CIH : une solution définitive pour juin 2004
Le plan de redressement ne sera pas poursuivi n Le gouverneur de Bank Al Maghrib
a invité les actionnaires de référence, notamment la CDG
et BCP, à proposer des solutions.
Le dossier CIH est sérieusement activé quelques jours seulement après la tenue de son conseil d’administration. Lors du dernier Conseil national de la monnaie et de l’épargne (CNME), tenu le 6 avril, bien que ses propos au sujet du CIH soient passés quasiment inaperçus, le gouverneur de Bank Al Maghrib, Abdellatif Jouahri, avait annoncé la couleur en affirmant : «L’année 2004 sera celle de la restructuration du CIH». Ces propos ont été suivis d’actions concrètes.
Selon des sources proches du dossier, M. Jouahri a fait savoir aux partenaires concernés, notamment les deux actionnaires de référence, la CDG et la BCP, qu’il souhaitait en finir avec le dossier du CIH au plus tard en juin 2004.
Une position qui s’aligne parfaitement sur celle du gouvernement puisque Driss Jettou avait lui-même signifié aux autorités monétaires, en décembre 2003, qu’il n’était pas prêt à attendre la fin du plan de redressement en 2007. A la même époque, une mission de la banque centrale avait passé plusieurs semaines au CIH pour évaluer les chances de réussite dudit plan de redressement. Aujourd’hui, comme l’attestent les indicateurs de l’exercice 2003, ce redressement n’a pas porté ses fruits. En plus d’une perte nette de 560 MDH, les créances en souffrance ont progressé en 2003 pour s’établir à un niveau encore plus inquiétant de 10 milliards de DH (cf La Vie éco du 2 avril). De fait, malgré toute la bonne volonté de l’équipe dirigeante, le CIH, trop alourdi par son passif, est dans l’incapacité de remonter la pente.
Des fonds de la Banque mondiale pour la structure de défaisance ?
Aujourd’hui, presque tous les intervenants dans ce dossier sont d’accord sur la nécessité d’arrêter l’hémorragie tout de suite, sans attendre 2007. Et c’est vraisemblablement dans cette voie que la réflexion est aujourd’hui engagée. Du côté de la CDG, Mustapha Bakkoury a annoncé sa position, il y a quelques jours, lors de la présentation des résultats 2003 de la caisse: non seulement la CDG ne compte pas se désengager du CIH, mais elle reste, en plus, ouverte à toutes les propositions. Une attitude qui se veut prudente d’autant plus que la CDG est aujourd’hui donnée avec insistance comme futur repreneur du CIH, après apurement des créances en souffrance.
L’idée de créer une structure de défaisance est de nouveau à l’ordre du jour. Selon des sources bien informées, la Banque mondiale a donné son accord de principe pour l’octroi d’un prêt destiné à financer une structure qui, non seulement accueillerait les fonds contentieux du CIH mais, de manière plus globale, endosserait le passif des établissements financiers publics en difficulté. Dans le lot, on trouve la BNDE mais également Bank Al Amal et Dar Addamane.
Pour l’instant, il semble que le gouverneur de Bank Al Maghrib ne souhaite pas aller trop vite. Avant d’exposer sa solution, il a d’abord souhaité recueillir les avis des intéressés : la CDG et la BCP
