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Affaires

Casablanca : le Conseil de la ville joue à fond la carte de l’austérité

Depuis sa prise de fonction, le bureau exécutif de la Commune urbaine n’a pas arrêté de tailler dans les dépenses. Celles des affaires sociales, la santé et l’hygiène sont parmi les plus touchées.

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conseil de la ville de casablanca

La Commune urbaine de Casablanca revoit ses dépenses à la baisse. Cette politique d’austérité, le bureau exécutif du Conseil de la ville l’a déployée à partir de la fin de l’année 2015 et l’a accélérée en 2016. Preuve en est que, en 2015, le montant des dépenses s’est établi à 4,1 milliards de DH contre 4,99 milliards en 2014, soit une économie de plus de 890 millions. Elles ne totalisent que 2,9 milliards de DH à fin septembre 2016. Un des vice-présidents prévoit que «l’exercice sera clôturé sur un total de 3,05 milliards de DH».

Pour arriver à ce résultat, le conseil a réduit principalement les budgets réservés aux affaires sociales. Seulement 20 MDH sont budgétisés contre plus de 80 millions en 2015 et 2014. Qui plus est, seulement 4 MDH ont été réellement dépensés à fin septembre. Les associations ont vu leurs subventions fondre de moitié en 2015 avant d’être réduites à néant en 2016.

Le budget dédié à l’hygiène publique est aussi réduit à une portion congrue. A titre d’exemple, le montant réservé aux achats de pesticides et raticides est passé de plus de 6 MDH en 2014 et 2015 à 200 000 DH pour l’année en cours. Les responsables des départements d’hygiène de la CUC ne cessent pourtant de réclamer une rallonge conséquente. Quant au budget des  Equipements, contrairement aux deux années précédentes où l’achat de mobilier frôlait la barre des 50 MDH, l’enveloppe réservée à ce poste est limitée à 8 MDH. Les dépenses diverses, elles, sont tombées de 45 MDH à 4 MDH. Le budget de l’année 2017 adopté par le conseil lors de la session ordinaire d’octobre tenue les 27 et 28 derniers prouve que la ville est décidée à continuer sur cette voie. La preuve, le conseil a réduit son budget de fonctionnement, notamment tout ce qui est lié au service d’entretien et produits de consommation courante. En guise d’exemple, le budget réservé aux soins de santé de base et hygiène a été réduit du tiers, passant de plus de 24 MDH en 2016 à 17 millions en 2017. Les rémunérations et les charges salariales sont arrêtés à 1,153 milliard de DH au lieu de 1,251 milliard en 2016, soit un repli de 8%. Cependant, ces efforts consentis sur les charges salariales ne concernent pas le président et les élus de la ville. Ces derniers bénéficieront au titre de l’exercice 2017 d’un budget d’indemnités de déplacement et de représentation très confortable. En guise d’exemple, le budget réservé aux «indemnités au président et aux conseillers y ayant droit» a été en 2015 et 2016 respectivement de 225 000 DH et 600 000 DH. Il est porté en 2017 à 1,75 MDH. Le budget des déplacements à l’étranger est multiplié par dix, passant de 50 000 à plus de 500 000 DH.