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Carrière

Qualiticien interne ou externe, quelle différence ?

Evolution et devenir de la fonction qualité au Maroc.

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Selon, Réda Idir, directeur du cabinet Eagle Enginerring ; aujourd’hui plus que jamais l’avenir du métier de qualiticien est en question, la plupart des entreprises marocaines ayant adhéré à une démarche qualité (ou environnement, ou sécurité) ont eu à créer ce nouveau métier. Ce qui a donné de nombreuses opportunités de travail entre qualiticiens internes et externes lors des dix dernières années. Aujourd’hui l’après-certification menace le devenir de cet emploi. Ainsi, notre expert indique qu’il est impératif de distinguer entre deux types de qualiticiens : le qualiticien interne et le qualiticien externe. Le qualiticien interne agit pour le compte d’une entreprise, organisme ou groupe d’entreprises. Il est responsable de la mise en œuvre, la gestion et le maintien d’un ou plusieurs systèmes de management. Qu’il s’agisse d’un système de management de la qualité, environnement, sécurité ou autre. Le poste qui en découle est souvent appelé « responsable qualité ». Quant au qualiticien externe, il intervient de manière ponctuelle pour assister, conseiller ou auditer une entreprise pour un ou plusieurs systèmes de management. Les postes qui en découlent sont souvent appelés « consultant », « formateur » ou « auditeur ». Ce qui est important de retenir c’est que l’un ne peut remplacer l’autre, mais ils sont complémentaires. Autre point crucial, c’est que les études qui ont été menées ont montré que la moitié des qualiticiens en poste aujourd’hui l’a été par l’expérience du terrain et que l’autre moitié a suivi une formation diplômante dans le domaine. Ceci explique que le métier du qualiticien est d’abord un métier de praticien, choisi principalement par des techniciens de formation de base. Mais, il faut cependant noter qu’il requière une bonne expérience dans le management. Les compétences demandées pour un qualiticien interne ne sont pas toutes les mêmes que pour un qualiticien externe. « D’ailleurs, il est important de noter qu’un bon responsable qualité peut être un mauvais consultant et inversement. » indique Réda Idir. Et d’ajouter : « Ce qui est réclamé chez un qualiticien interne est d’abord d’être un bon manager qui communique bien et qu’il soit bien organisé. Ce qui est requis chez un qualiticien externe est d’abord d’être un bon pédagogue qui sait bien transférer les compétences et qui a un œil d’observateur, une bonne écoute et un esprit d’analyse ».
            Pour le qualiticien interne l’avantage est de travailler toujours sur des projets fédérateurs avec un apprentissage transversal des métiers de l’entreprise. Il n’est pas surprenant de voir des responsables qualité prendre en charge de nouvelles responsabilités plus importantes. Pour le qualiticien externe l’avantage est l’autonomie et la diversité de l’apprentissage. Les difficultés rencontrées par les qualiticiens dans l’exercice de leurs postes sont nombreuses notamment l’incapacité de mobiliser les responsables ou même les dirigeants en continu, l’incapacité de gérer les susceptibilités et les relations avec les collègues… Ainsi, pour schématiser, Réda Idir indique les « plus » de la fonction : transversale ; étendue ; gratifiante, passionnante ; autonome ; animée ; évolutive ; riche d’apprentissages et du renouveau… Quant aux « moins » : trop consensuelle ; usante ; collante ; fusible ; chapeau ; laissée pour compte ; électron libre ; risque de valorisation saisonnière et trous noirs… Interrogé sur l’avenir de la profession, notre professionnel affirme : « que ce métier a encore de beaux jours devant lui, car de nombreuses entreprises marocaines n’ont toujours pas adhéré à la démarche qualité ou environnement, ou sécurité, il faut ajouter à cela que les normes et les référentiels évoluent et continuent de se créer. Cependant, pour les entreprises déjà certifiées le problème se pose pour le responsable qualité qui doit justifier sa fonction. Pour cela nous conseillons au responsable qualité d’innover dans leur fonction et d’intégrer continuellement des bonnes pratiques permettant à l’entreprise d’évoluer de plus en plus vers l’excellence ».