Carrière
Master ou MBA, pour quel programme opter ?
Entre Master pro, Executive Master, MBA et Executive MBA, il est difficile de se retrouver parmi ces différentes appellations lorsqu’on se questionne sur l’avenir de son projet professionnel. Pourtant, chaque formation a sa cible.

Marketing, finance, achats et logistique, ressources humaines, droit et fiscalité, transformation digitale ou encore management de projet, l’offre de formations continues et exécutives ne cesse de se diversifier d’année en année. Universités et écoles d’enseignement supérieur, qu’elles soient publiques ou privées, se livrent une compétition acharnée pour offrir des programmes attractifs. Depuis la réforme de 2003 réorganisant l’enseignement supérieur, les écoles et universités se sont engagées dans un processus de diversification des formations diplômantes, notamment les masters académiques, les masters et les licences professionnelles. Les étudiants, de plus en plus, ne se limitent pas à une formation initiale, cherchant plutôt à se spécialiser dans des domaines spécifiques.
Cependant, distinguer les cursus de qualité des moins satisfaisants demeure un défi. Les promesses souvent creuses peuvent conduire à l’ennui dès les premiers cours, car les contenus réels des programmes peuvent décevoir. De plus, même si les entreprises privées peuvent accepter certains diplômes, les autorités restent parfois réticentes à les reconnaître formellement. Entre Master pro, Executive Master, MBA et Executive MBA, il est difficile de se retrouver parmi ces différentes appellations lorsqu’on se questionne sur l’avenir de son projet professionnel. Pourtant, chaque formation a sa cible. Alors que les masters permettent d’acquérir des connaissances extrêmement pointues dans des domaines très variés mais n’ont pas le même objectif que le MBA, à savoir former les managers de demain. Pour le MBA, il existe différents types de programmes qui apportent une contribution et une valeur différente à la carrière du participant. Le niveau d’investissement personnel exigé par un programme MBA mérite l’effort de décryptage de l’offre et une démarche de recherche d’information éclairée par des conseils avisés, auprès des pairs, des alumnis et les entretiens avec les responsables des programmes identifiés. Pour leur part, les masters sont notamment développés en collaboration avec des fédérations professionnelles, se démarquent en synchronisant la formation avec les compétences recherchées par les employeurs. La présence de listes d’entreprises partenaires sur les sites de ces programmes, avec des intervenants professionnels issus de ces entreprises, constitue un indicateur positif, renforçant la reconnaissance du master et facilitant l’accès à des opportunités professionnelles.
Chercher la double compétence
Toutefois, les experts en recrutement s’accordent aujourd’hui sur l’importance de développer une double compétence pour renforcer l’employabilité. La formule gagnante inclut également le développement de la polyvalence. Par exemple, un professionnel de la technique ou des sciences peut compléter sa formation par une dominante commerciale ou financière. Le choix de la formation doit prendre en compte le contenu, l’organisation des enseignements, mais également les débouchés professionnels. Il insiste sur la nécessité de rechercher activement ses aspirations professionnelles, connaître les métiers et l’environnement du poste visé.
Il est également souligné que les diplômes sont périssables, nécessitant une mise à jour constante des connaissances au fil des ans. En ce qui concerne les opportunités d’emploi, les formations à l’étranger sont valorisées par les recruteurs pour l’expérience internationale, l’enrichissement culturel et linguistique qu’elles apportent. Cependant, cela reste un privilège que tous ne peuvent pas se permettre en raison des contraintes financières.
Avis d’expert
Mohamed benouarrek, expert en ressources humaines et conduite du changement
Les opinions divergent quant aux attentes des cadres en ce qui concerne les propositions de formations
Face aux choix des formations, les objectifs des apprenants sont divers. Certains visent un upgrade de leur standing professionnel, d’autres cherchent une reconversion professionnelle carrément, tandis que d’autres visent une accréditation de leurs années de travail. Je n’oserai pas prétendre avoir une évaluation globale de leur efficacité à répondre ou non aux attentes des cadres et des entreprises pour la simple raison qu’aucune enquête scientifique n’a été conduite à cet effet à ma connaissance. Le feed-back diffère énormément. Les quelques témoignages que j’ai eus demeurent très opposés et différents. En général, les attentes sont très grandes. Ceci contribue, dans certains cas, à des sentiments de déception chez certains apprenants. Le cadrage et la transparence au début restent importants pour bridger les gaps entre les parties prenantes. Certains cadres cherchent à développer leurs compétences alors que d’autres ont un niveau d’attente plus accessible, celui de théoriser la pratique via la découverte des modèles et des normes dans leurs disciplines respectives. La méthode d’enseignement peut également être un levier de satisfaction ou bien un facteur de déception. Certains programmes adoptent des approches pédagogiques, tandis que d’autres se basent sur des approches andragogiques. La mentalité et les attentes de l’apprenant professionnel requièrent un traitement spécial. En général, il/elle apprécie le concret et le pragmatique, le tout dans un cadre d’échange et de valorisation de ses acquis et expériences antérieures.
