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Baisse drastique du parc de publiphones

Le parc global est en baisse de 80% depuis 2010. Les clients se font rares à cause du fort taux de pénétration du mobile et de la baisse des prix des communications. Les téléboutiques qui n’ont pas diversifié leur offre condamnées à disparaître.

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Baisse drastique du parc de publiphones

L’existence des cabines téléphoniques ne tient plus qu’à un fil. La preuve, en moins de six ans, le parc global (lignes activées dans les téléboutiques et publiphones) s’est rétréci de 80%. D’après les chiffres de l’ANRT arrêtés à fin septembre 2015, il n’en reste que 38 024 sur tout le territoire national contre 181580 à fin 2010. Leur nombre ne cesse de diminuer. En moyenne, le repli est de 28,65% par an. «A ce rythme, les derniers publiphones vont disparaître en 2018», prédit un expert du secteur.

Aujourd’hui, le parc est partagé entre les deux opérateurs Maroc Telecom et Meditelecom qui contrôlent respectivement 77,83% et 22,17% du marché. Selon un opérateur du secteur, la baisse du nombre des publiphones au Maroc est une suite logique de l’augmentation du taux de pénétration du mobile qui a atteint 131,32%, soit un parc global de 44,44 millions de GSM, et de la chute des prix des communications. Sur le segment mobile, le revenu moyen par minute est ainsi passé de 1,31 DH en 2010 à 0,29 DH en septembre 2015, soit une chute de 77,86%.

Les opérateurs obligés  de maintenir des publiphones pour raison de service public

Par contre, sur le fixe, la baisse a été minime. Le prix moyen est tombé de 1,10 DH à 0,90 DH/min. Comme les publiphones sont intégrés dans le parc fixe, la minute de communication est facturée 0,90 DH par les opérateurs. Etant entendu que l’usager paie 1 DH pour la même durée, le propriétaire d’une cabine téléphonique ne réalise aujourd’hui qu’une petite marge brute de 10%, soit 10 centimes par minute. Selon l’expert, «auparavant, la minute était facturée par les téléboutiques à 2 DH, ce qui leur laissait une marge de 45% ou 90 centimes. Mais au-delà de l’effritement de la marge, le volume des communications passées via des publiphones a fondu».

L’association de tous les éléments a fait que les recettes réalisées par les publiphones ont chuté de plus de 90% durant ces dernières années. Pour faire face à cette situation, la quasi-majorité des téléboutiques encore en activité ont diversifié leur offre. Aujourd’hui, la grande partie des publiphones restants consiste en lignes à cartes appartenant aux opérateurs télécoms, obligés de les maintenir pour des raisons de service d’utilité publique.