Axa Assurance Maroc se réorganise

Chez Axa Assurance Maroc, 2002 est un exercice qu’il faudra oublier très vite. La compagnie a en effet accusé une perte de l’ordre de 700 MDH due, principalement, à une dotation pour dépréciation d’actifs de 854 MDH. Cette opération «vérité bilan», pour reprendre les propos de Daniel Antunès, le nouveau PDG, s’est faite conformément à la réglementation du secteur. Aujourd’hui, Axa Assurance Maroc veut retrouver le cap en faisant table rase de son passé récent, notamment de la mise en place de la fusion. «On ne peut créer l’avenir en passant son temps à regarder dans le rétroviseur», estime
M. Antunès qui, trois mois après son installation, a déjà ficelé son plan d’action. Et l’avenir consiste à optimiser et améliorer l’efficacité de la structure née du rapprochement des deux assureurs, la Compagnie africaine d’assurance et Axa al Amane.

Une inspection commerciale sera créée
Pour Axa Assurance Maroc, aujourd’hui leader du secteur avec une part de marché de près de 20%, l’objectif fixé n’est pas, comme l’explique son DG, «une course au chiffre d’affaires, il consiste plutôt à faire de la croissance dans la profitabilité». En d’autres termes, il s’agit de développer la rentabilité en améliorant les résultats techniques de la compagnie dont le portefeuille est constitué à 40 % par l’assurance personnes, les assurances dommages représentant les 60 % restants, pour un chiffre d’affaires de 2,3 milliards de DH en 2002.
La stratégie retenue se décline en trois axes. Premièrement, améliorer les branches déficitaires, notamment l’accident du travail et l’assurance maladie qui sont des produits d’appel. Deuxièmement, un gros travail sera mené pour développer les branches à forte marge. Enfin, il s’agit d’arrêter des engagements en matière de prestations de services.
Sur le plan structurel, la mise en place d’une nouvelle organisation est prévue pour septembre. L’organigramme sera resserré en vue d’une plus grande efficacité. Concrètement, les responsables d’entités seront investis de pouvoirs réels, ce qui «leur permettra de mieux gérer leurs entités et de prendre les décisions et initiatives nécessaires». Le PDG précise que «tous les moyens seront mis à leur disposition et qu’ils seront jugés sur leurs résultats». Dans un second temps, le système de management sera renforcé selon les principes et les valeurs d’Axa.
Pour la mise en place de cette organisation, la compagnie développera plusieurs projets dont deux qualifiés de stratégiques. L’un concernera le pilotage de l’entreprise à travers la création d’une base de données uniquement et le second, Axa online, qui permettra de relier les agents généraux à la compagnie. Cela se traduira par une efficacité et un gain de temps puisque la réalisation des opérations se fera en temps réel.

La compagnie gère prudemment ses placements
La nouvelle organisation prévoit une inspection commerciale et une entité chargée du développement marketing et communication commerciale. Ces structures seront à l’écoute des besoins du marché par le biais du réseau de distribution.
Pour 2003, la compagnie s’attend à une amélioration de ses résultats. Cependant, Axa, comme les autres compagnies de la place, reste consciente que les résultats de cet exercice, et de celui de 2004, seront impactés par l’évolution du marché boursier. D’ailleurs, tirant leçon des pertes enregistrées en 2002, la compagnie se veut plus prudente et n’a pas hésité à poursuivre la gestion sécuritaire de son portefeuille. «Si le marché boursier se stabilise nous aurons une amélioration des résultats», confie M. Antunès. Il fait toutefois remarquer que la réforme de la CIMR et la récupération prévue de la part de cotisations autrefois gérée par les assureurs, pèsera sur l’exercice 2004. Axa risque de perdre 15 à 20 % de son chiffre d’affaires. Mais avec des fonds propres de 2 milliards de DH environ, elle est en mesure de regarder l’avenir avec sérénité.