Affaires
Arab Bank, Citibank, La Caixa… Ces petites banques qui travaillent dans la discrétion
Citibank réalise le gros des volumes dans cette catégorie. Arab Bank est la première sur les dépôts en devise au niveau du secteur. Bank AL AMAL recevra les dépôts de la clientèle très prochainement.

Les champions nationaux leur font de l’ombre ! Du coup, on n’en entend pas beaucoup parler. Principalement constituées de succursales de banques étrangères (4 établissements sur 6), ces petits établissements qui tranchent par leur discrétion, dans un secteur qui fait la part belle à la communication de masse, ont pourtant leurs niches, leurs moyens et leurs stratégies, leur modèle économique, en somme. Modèle qui, parfois, surperforme le marché en matière de réalisations. D’après les arrêtés semestriels de juin 2012, ces établissements, à savoir Arab Bank, Citibank Morocco, La Caixa, Banco Sabadell, Union marocaine de banques (UMB) et Bank Al Âmal, se partageraient une part de marché d’à peine 2% sur les dépôts et autant sur les crédits. Leurs fonds propres consolidés représentent 5% du total fonds propres du secteur.
Avec un PNB de 138 MDH à fin juin, et des fonds propres d’environ 610 millions, Citibank arrive en tête de liste en terme de volume. Cette filiale de Citigroup est présente au Maroc depuis 1967, à travers deux antennes sur Casablanca et Rabat. Elle capitalise sur des moyens vastes car elle travaille en étroite collaboration avec les spécialistes de la banque d’investissement du groupe en matière de conseil, de fusions acquisitions et des marchés de capitaux. La filiale axe son offre sur les multinationales installées au Maroc et les entreprises marocaines effectuant des opérations de commerce international ou des investissements à l’étranger. «Notre stratégie est de partager l’expérience acquise par Citi dans de nombreux pays avec les principaux acteurs économiques. L’objectif étant de compléter l’offre bancaire existante par des produits/solutions à valeur ajoutée qui ne sont pas encore introduits au Maroc», explique Walter Siouffi, DG de Citibank Maghreb.
Autre filiale d’un groupe international, arabe cette fois, Arab Bank arrive en deuxième place en termes de chiffre d’affaires. Au premier semestre 2012, elle a réalisé un courant d’affaires de 64 MDH, pour des fonds propres d’environ 400 millions. «Notre portefeuille client est constitué d’entreprises marocaines à 85%, aussi bien des PME que de grands groupes, auxquelles nous offrons toute l’expertise du groupe auquel nous sommes adossés», affirme Abderrahim Saher, DG d’Arab Bank. Avec un réseau de 7 guichets seulement, cette banque réalise pas mal de prouesses. En effet, elle accapare une part de marché de 16% sur les dépôts en devises (1ère banque au Maroc), affiche un ratio de risque de 3,5% pour une norme sectorielle avoisinant 7%, et se démarque par un coefficient d’emploi de 71%, alors que ce dernier dépasse les 100% sur l’ensemble du secteur. Dans le même temps, les créances en souffrance sont provisionnées à hauteur de 88%.
La Caixa et Banco Sabadell se distinguent par leur offre de conseil
Les deux représentations locales de banques espagnoles ouvertes depuis 2009, La Caixa et Banco Sabadell, affichent également de bons indicateurs. A fin juin 2012, elles ont réalisé respectivement des PNB de 16 millions et 14 millions de DH, dépassant ainsi les objectifs fixés lors de l’implantation. Ces deux établissements offrent des services de financement et des moyens de paiement en priorité aux compagnies espagnoles ayant des intérêts commerciaux au Maroc ou déjà installées dans le Royaume. Et dans une moindre mesure, elles proposent leurs services aux entreprises marocaines entretenant des liens commerciaux avec l’Espagne. Elles se démarquent par leur service de conseil ainsi que par la célérité du traitement des opérations à l’international (virements, lettres de crédit, remises documentaires).
Côtés établissements marocains, Bank Al Âmal, fondée depuis 22 ans, se démarque par la composition de son capital et le profil de sa clientèle. En effet, la banque, qui ne prend pas de dépôts de la clientèle alors que son agrément l’y autorise, est détenue par les MRE (63,3%), la BCP (35%) qui a racheté les parts des autres banques fondatrices, et Attijariwafa bank (1,7%). Elle courtise principalement les MRE à travers le financement de leurs investissements au Maroc, ainsi que le cycle d’exploitation y afférent dans une moindre mesure. Cet établissement, de par sa taille, incarne la banque personnalisée, qui va vers sa clientèle là où elle se trouve (Associations des MRE, salons, expositions, chambres de commerce étrangères), et lui prodigue ses conseils et son accompagnement.
A fin juin, Bank Al Âmal affiche 470 MDH de concours bancaires actifs, avec un PNB d’environ 24 MDH. Selon des sources bien renseignées, elle élargira son champ d’activité pour recevoir les dépôts de la clientèle très prochainement.
S’agissant enfin de l’UMB, son statut est pour le moins exceptionnel. Elle est placée en administration provisoire sous la responsabilité d’un commis de l’Etat, après que la BMCE s’est désengagée de sa gestion par procuration en juillet 2007. Selon l’article 93 de la loi 34-03 relative aux établissements de crédit, «l’administrateur provisoire ne peut procéder à l’acquisition ou à l’aliénation de biens immeubles ou de titres de participation et emplois assimilés que sur autorisation préalable de Bank Al-Maghrib», ce qui empêche l’acquisition de locaux et entrave l’expansion du réseau qui compte uniquement 6 agences.
