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Affaires

Air Atlas express cloué au sol

Son unique avion a été saisi par la société de leasing
n Des retards de paiement seraient à l’origine du différend.

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L’histoire de l’avion de la compagnie charter Air Atlas Express, saisi et immobilisé depuis le 10 décembre dernier à Amsterdam, n’a pas fini de faire des remous. D’abord parce que l’unique appareil, un Boeing 737-400, exploité, depuis décembre 2002, par cette compagnie de droit marocain exerçant l’activité charter, n’a pas été saisi en raison d’un litige avec les autorités aéroportuaires hollandaises, contrairement à ce qui a été rapporté dans la presse, mais sur ordre de CEGAS, société américaine qui l’avait mis à la disposition d’Air Atlas en location sous forme de leasing. Le problème serait en fait, selon un responsable d’Air Atlas, d’ordre purement financier. Ce dernier précise que le contrat de leasing comporte deux volets : un loyer mensuel pour l’utilisation de l’appareil et un volet appellé dans le jargon aéronautique «réserve moteur» qui consiste à provisionner mensuellement une caisse, en fonction des programmes de vol, pour faire face à une réparation éventuelle de l’avion à court ou moyen terme. Selon le responsable d’Air Atlas, le litige porte uniquement sur le deuxième volet du contrat et, plus précisément, sur le versement des sommes dues qui atteindraient les 100 000 dollars (1 MDH) par mois. Ce montant a été jugé très élevée par les propriétaires de la compagnie charter qui ont, unilatéralement, cessé leur paiement. On indique d’ailleurs que la compagnie loueuse, CEGAS, a déjà porté le litige devant le tribunal de commerce de Rabat, dès octobre 2003, lequel tribunal ne s’est pas encore prononcé.

Des versions contradictoires
A en croire la version avancée par le responsable, les propriétaires de la compagnie charter se sont rendus compte après coup que le contrat de leasing leur était très défavorable et le montant exigé disproportionné. Mais il semble qu’un tel prétexte soit sans fondement. Selon des professionnels du transport aérien contactés par La Vie éco, ce sont plutôt les retards dans le paiement du loyer qui sont à l’origine de la saisie de l’avion. Il est aussi souligné que les provisions pour réparations n’atteignent jamais la somme de 100 000 dollars par mois, annoncée par la compagnie. Au contraire, c’est le loyer mensuel qui se situe dans cet ordre de grandeur. Par ailleurs, différentes sources ont affirmé à La Vie éco qu’Air Atlas devrait de l’argent aussi bien à la RAM qu’à l’ONDA. Informations que nous n’avons pu vérifier auprès d’Air Atlas.
Cet incident, qui suspend (ou met fin ?) à l’activité de la compagnie, amène à poser une question en relation avec le développement de l’activité charter au Maroc : sur quels critères les pouvoirs publics accordent-ils leurs autorisations ?
Cette question revêt toute son importance lorsqu’on sait que, sur les trois compagnies charters agréées, l’une, Mondair, résiste tant bien que mal alors que la deuxième, Morroco Airways, n’a jamais fait décoller un seul avion et que la dernière, Air Atlas, voit son unique avion «récupéré» par son propriétaire