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Affaires

ADM réalise un profit de 56 MDH en 2004

La question du modèle économique des Autoroutes du Maroc (ADM) reste toutefois posée.

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Après le premier bénéfice de son histoire en 2002, l’année écoulée s’est soldée, de nouveau, par un résultat net excédentaire de 56 MDH pour la Société des Autoroutes du Maroc (ADM). Certes, cette performance s’inscrit en baisse de 69% par glissement annuel (179,6 MDH en 2002), mais il n’en demeure pas moins que l’occurrence d’un bénéfice réconforte l’Etat dans son choix de supporter l’essentiel de l’effort d’investissement colossal à venir.
Rappelons qu’au cours du premier trimestre, l’Etat a signé un contrat-programme avec ADM qui stipule l’injection par le Trésor de 1,6 milliard de dirhams sur la période allant de 2004 à 2008. En contrepartie, la société s’engage à respecter un business-plan assez ambitieux qui repose sur l’amélioration de la rentabilité et un désendettement graduel.

Les charges financières absorbent 70% de l’EBE

Le management de la société peut se targuer d’avoir clos l’exercice avec un accroissement de 6,9% du chiffre d’affaires (à 496 MDH) et une accélération du rythme annuel des réalisations qui sont passées de 50 km à 100 km par an. Toutefois, ces réalisations positives ne sauraient occulter les incertitudes qui continuent à peser sur le modèle économique d’ADM. En effet, malgré la hausse du chiffre d’affaires, les charges d’exploitation se sont envolées de 25,4% à 492 MDH. Corollairement, la marge opérationnelle a diminué pour se situer à 13,2%, contre 19,8% un an auparavant. A titre comparatif, la marge opérationnelle moyenne en France des sociétés concessionnaires d’autoroutes (engagées elles aussi dans des programmes d’investissement) s’est établie en 2002 à 41%. Par ailleurs, le ratio dettes nettes/fonds propres continue de s’accroître sensiblement, atteignant 3,7 contre 3,4 en 2002. Néanmoins, il devra baisser ou, à tout le moins, se stabiliser pendant la période du contrat-programme avec le renforcement prévu des capitaux propres. Dans ce sillage, le rythme de remboursement actuel, encore assez faible, (243 MDH en 2003) devra impérativement connaître une accélération notoire afin de desserrer l’étau des charges financières qui consomment 70% de l’excédent brut d’exploitation.
En définitive, si le contrat-programme résout en grande partie le problème de la structure financière d’ADM pour les cinq années à venir, la réalisation de ses objectifs reste suspendue à l’amélioration de la capacité bénéficiaire du concessionnaire et, en amont, d’une reprise significative de la croissance du chiffre d’affaires qui, vraisemblablement, ne devrait pas avoir dépassé les 5% en 2003 contre 6,9% pour la croissance ordinaire. Dans une phase d’investissement, une telle «performance» ne suffit pas. L’année 2004, qui a vu la mise en service d’un nouveau tronçon Casa-Had Soualem et l’entrée dans le capital d’ADM du Fonds Hassan II sera déterminante pour la réussite de ce pari.