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Affaires

41 MDH pour protéger la route Casa-Marrakech des inondations

Le risque d’inondation semble avoir été largement réduit.
Les travaux sont en cours ou en voie d’achèvement sur sept des dix emplacements à  risque.

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Depuis le 23 novembre 2002, à part les pluies de ces dernières semaines, on ne peut pas dire que beaucoup d’eau ait coulé sous les ponts. Et justement, du côté de Settat, point de coupure à répétition pendant les inondations qu’a connues le pays, des études et des actions ont été déclenchées dès que les plaies de l’année dernière se sont cicatrisées. Pour Mohamed El Ghamrasni, directeur régional de l’Equipement pour la Chaouia-Ouardigha, l’ouverture des chantiers s’est effectuée aussitôt après les études commanditées par le Département. Le déblocage des fonds pour financer les travaux ont également été obtenus dans des délais records. Aujourd’hui, les travaux avancent bien. Pour le directeur régional de l’Equipement, «ceux qui s’étonnent de l’érection des ouvrages et des travaux sur les routes en hiver oublient deux choses : la phase des études est incontournable, ensuite, nous ne programmons pas les travaux selon les saisons mais selon un calendrier et en fonction des urgences et des risques».

Quatre grands oueds menacent la région
A Settat comme ailleurs, le point de départ est le recensement des points noirs, sachant que les crues de l’année dernière avaient été causées par des débits tout à fait exceptionnels aux points d’exutoire des bassins versants des oueds de la région. Quelques exemples frappants : au plus fort des inondations, l’oued Mazer avait enregistré 330 m3/s, l’oued El Haimeur 300 m3/s et l’oued Tamadrost 140 m3/s. Pour l’oued Boumoussa, dont le lit traverse la ville de Settat, le débit a été de 160 m3. Ouvrages et routes recommandés dans le cadre de la lutte contre les inondations au titre de 2003 ont été dimensionnés pour résister aux débits mentionnés.
Commençons par les points de coupure recensés qui sont au nombre de sept entre Berrechid et Settat, sur la route nationale N° 9. Il s’agit des points kilométriques (PK) 52, 55 (à hauteur de Sidi Laïdi, deux points qui coupent la circulation entre la Chaouia et l’accès à la route de Marrakech), 62, 67, 68, 71,850, 72, 75. Entre Settat et Mechraa Ben Abbou, sur la nationale 11, il y a les PK 82 et 102 à 103.
La priorité a été accordée à 7 sites (Pk 62, 67, 71, 850, 72, 75, 82 et 102 à 103) considérés comme points de rupture. C’est là où des actions d’envergure ont été déclenchées, alors qu’on attend le résultat des études sur les trois points restants (PK 52, 55 et 68). Paradoxalement, c’est sur les PK 52 et 55 qu’il y a le plus de problèmes en cas d’inondations.

L’entretien des routes mobilise 6 MDH par an

Qu’a-t-on fait pour sécuriser les routes et les ouvrages contre des crues similaires à celles de novembre 2002 ? En fait, deux actions indissociables ont été menées. Le principe est simple : l’eau allant toujours vers les points les plus bas, il faut que les routes et les ouvrages soient construits plus haut au niveau des points de submergement enregistrés. Cependant, construire un pont signifie automatiquement que la route en amont et en aval de l’ouvrage doit être surélevée au même niveau, sur une distance donnée. Ce sont là les actions qui ont été menées sur les points kilométriques prioritaires. A côté de cela, il faut canaliser les passages d’eau de pluies et de crues recensés, de manière à guider les débordements éventuels vers des lieux de passage aménagés et dimensionnés pour les contenir et leur permettre le passage vers leurs exutoires.
Au total, 41 MDH (hormis les études) sont mobilisés pour mener à bien les travaux en cours de réalisation ou de finition. Bien entendu, la Wilaya de Settat et les collectivités ont mis la main à la poche. Pour sa part, la wilaya – signalons au passage qu’elle n’a pas réagi aux sollicitations de La Vie éco – a débloqué des fonds, soit pour la protection des habitants soit, par exemple, pour le financement d’une voie de déviation (au niveau du PK 82), nécessitant un investissement de 4,4 MDH. Le Conseil de la région a, quant à lui, financé des réparations de ponts sur les oueds Bouasila et Abbou, pour respectivement 800 000 et 500 000 DH.
La délégation régionale de l’Equipement, pour sa part, mène des travaux d’entretien et de maintenance sur les 2 650 km de réseau routier qui relèvent de sa juridiction. A titre d’exemple, sur ce réseau, il y a 175 km de routes nationales (9 et 11), 393 de routes régionales (le reste est constitué de routes provinciales), avec des centaines d’ouvrages de différentes tailles, dont 20 ponts. L’entretien courant à lui seul (traitement des nids de poule, affaissements des accotements, signalisation, panneaux…) mobilise 6 MDH par an. Mais le réseau secondaire, lui aussi, connaît l’entretien et la programmation de multiples ouvrages. Ainsi, le programme de désenclavement du monde rural, de maintenance et de renforcement du réseau, se monte à 100 MDH, explique Mohamed El Ghamrasni