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Affaires

Un plan d’action commun pour tous les arrondissements de Casablanca

En concertation avec les arrondissements, la Ville procédera à la revalorisation des impôts et redevances communales. La modernisation des annexes administratives et l’amélioration des services dans ces établissements parmi les priorités.

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Le Conseil de la ville de Casablanca

Le nouveau bureau exécutif du Conseil de la ville de Casablanca tient ses promesses. Quelques mois après son élection et bien que le budget de l’année 2016 ne soit pas encore débloqué, il a commencé  le déploiement de son plan d’action. Présenté lors de la session de novembre 2015, le programme quinquennal vise principalement la revalorisation des revenus de la ville et l’amélioration des services de proximité, des services sociaux et des équipements. Pour assurer sa réussite, le bureau exécutif a adopté une approche ingénieuse, en s’appuyant sur la cohérence entre la Ville et les 16 arrondissements dont 12 sont présidés par le PJD. Un plan d’action commun est adopté. Une partie sera déployée à l’échelle de la Commune urbaine de Casablanca. Dans chaque arrondissement, la mise en œuvre sera pilotée par le président.

Le premier volet concerne la révision du «décret des impôts communales». A ce niveau, les présidents donneront d’abord leur avis sur les impôts et redevances qui devront être revus à la hausse afin que ces ajustements n’impactent pas négativement l’activité commerciale dans leurs arrondissements. Ensuite, ils veilleront à l’application de ce décret, car sans l’implication de l’autorité locale rien ne pourrait aboutir.

Le deuxième volet a trait à l’amélioration de la qualité des prestations de services au niveau des annexes administratives relevant de l’autorité de la CUC. A cet égard, un nouvel organigramme, un manuel des procédures commun et un programme de formation continue en faveur des fonctionnaires ont été validés et votés. Ils seront adoptés par tous les arrondissements dans les semaines à venir. Ce projet favorisera la mobilité professionnelle des fonctionnaires de la commune et leur permettra d’augmenter leurs chances d’être promus. Les citoyens auront aussi plus de facilité à savoir qui s’occupe de quoi au sein d’une annexe communale.

L’amélioration des services administratifs passera également par la modernisation des espaces de travail. En effet, une charte graphique propre aux administrations communales de Casablanca a été réalisée. Toutes les annexes seront rénovées et pourront se distinguer des autres annexes administratives grâce à des couleurs et un logo personnalisés. A l’intérieur, des espaces d’attente équipés d’un système de gestion automatique pour les citoyens seront aménagés. Un système de surveillance est aussi prévu pour assurer la sécurité et la transparence.

La deuxième partie du plan d’action portera sur l’amélioration de la qualité de vie des Casablancais. Elle sera adaptée en fonction de la situation et des besoins des habitants de chaque arrondissement. La Vie éco a interrogé trois présidents sur leur programme pour les cinq années à venir.

L’autre visage d’Anfa

«Anfa est perçu comme l’un des arrondissements les plus riches de la ville et surtout là où il y a le moins de problèmes. Or, la vérité est tout autre», regrette Mohamed Chebbak, président de l’arrondissement. Selon lui, «une grande partie de la population de cette zone est défavorisée. Ainsi, la majorité de nos projets seront en faveur de cette couche sociale». L’arrondissement regroupe près de 9 bidonvilles et douars, sans compter les «kouris», d’anciennes villas abritant chacune jusqu’à 16 familles. L’arrondissement envisage de travailler en concertation avec la préfecture pour le relogement de ces populations.

Anfa, considérée comme la zone d’implantation privilégiée des franchises nationales et internationales, regroupe aussi plus de 600 marchands ambulants. Mohamed Chebbak explique que ces vendeurs seront sédentarisés dans deux marchés, le souk d’El Hjajma qui sera rénové et un nouveau souk baptisé «Manar» qui sera installé dans le quartier El Hank. Un programme global de mise à niveau de ce quartier historique est en plus annoncé par le nouveau président. Y seront aménagés un club sportif pour femmes, une salle couverte et un espace vert. A cela s’ajoute la réhabilitation des bâtiments qui sera réalisée en collaboration avec Casa Patrimoine, puisque ces immeubles seront bientôt inscrits au patrimoine national. L’un des aspects non moins importants de ce chantier est que les appartements seront proposés à la vente aux locataires. Un vieux dossier que les autorités devront traiter en déployant toute leur capacité de persuasion pour qu’il puisse aboutir.

La santé et la propreté sont prioritaires à Hay Mohammadi

Du côté de Hay Mohammadi, l’accompagnement des populations en situation défavorisée est aussi érigé en priorité par Rachid Ajkini, président de l’arrondissement. Son premier projet sera l’amélioration des services de santé. En effet, «nous allons lancer les travaux de rénovation et d’équipement du Centre de santé municipal de Hay Mohammadi afin d’améliorer le service et d’augmenter la capacité d’accueil», annonce le président. La propreté demeure également l’un des problèmes de l’arrondissement. A cet égard, le président envisage d’imposer quelques conditions au délégataire Averda. La mise à niveau des routes est également prévue. Enfin, l’arrondissement est en train de recenser des terrains non exploités appartenant à la ville pour y construire des crèches, des terrains de sport et des centres culturels.

Sidi Bernoussi aménagera des espaces verts et des complexes sportifs

A Sidi Bernoussi, les problèmes de propreté, d’occupation des espaces publics et des marchands ambulants font partie du passé. Le président Abdelkrim Houichri envisage de concentrer ses efforts sur l’aménagement d’espaces verts équipés. «Trois nouveaux espaces sont prévus, en l’occurrence les Jardins d’Al Qods, Al Firdaousse et Al Montazah», explique le président. Le ravalement des façades des immeubles donnant sur les boulevards est aussi programmé. Un problème cependant, l’arrondissement manque de foncier pour des complexes sportifs. Pour y remédier, il signera une convention avec la délégation de l’Education nationale de Sidi Bernoussi pour réaménager les terrains de sport des collèges et lycées à sa charge et les ouvrir aux habitants le soir, les week-ends et pendant les vacances scolaires.