Culture
«Je rêve d’un club Jazzablanca»
Le directeur du Festival Jazzablanca vient de signer un partenariat avec la ville de Casablanca, lequel permettra de faire profiter davantage de Casablancais. Une nouvelle structure capitalise sur les événements.

Le Jazzablanca vient de conclure un partenariat avec la ville de Casablanca, au bout de dix ans…
C’est qu’il y a une nouvelle structure qui a été mise en place par la wilaya. Casa Event et animations est une société dont l’objectif est de capitaliser sur les événements qui fonctionnent. Ils ont soutenu L’boulvard, le marathon de Casa et maintenant le Jazzablanca. Et il y a tout un tas d’autres programmes qu’ils veulent développer pour pérenniser les événements qui existent et qui nécessitent un soutien et pour améliorer l’attractivité de Casablanca. C’est un très grand travail que le wali a réalisé durant deux ans. Personnellement, je trouve que cela fonctionne beaucoup plus facilement en tant que société, avec une stratégie claire.
Le Jazzablanca passe, donc, de 6 à 9 jours ?
Quand j’ai repris le festival, les activités se déroulaient dans des lieux fermés. Mais, personnellement, je voulais en faire un lieu de vie et de rencontre pour que les gens se retrouvent et échangent autour de choses autres que de circulation et de travail. On a donc commencé à animer différents lieux de Casablanca. Il y a deux ans, on a trouvé un partenaire qui a voulu nous accompagner dans cette démarche pour ouvrir le festival au plus grand nombre. Avec la BMCI, on a fait un naming de la scène de la Place des Nations Unies sur laquelle planchait une petite équipe. Maintenant, toute l’équipe sera mobilisée les trois derniers jours au niveau de la scène BMCI. Au lieu d’y présenter que de jeunes musiciens, on va avoir la grande scène internationale avec une vraie ambition, thématique précise. Elle sera aussi importante que la scène de l’hippodrome. En journée, des fanfares vont parcourir la ville et toucher les différents quartiers. Nous sommes en train de travailler dessus, en partenariat avec le théâtre nomade qui a l’expérience de la parade. En outre, Il y aura une résidence entre artistes marocains et étrangers qui se produiront sur la Place des Nations Unies.
Quid du nerf de la guerre ?
L’argent de la ville nous permettra de financer les résidences artistiques, ce qui nous permettra d’un côté d’assurer la gratuité des spectacles et d’un autre de travailler sur de vrais produits avec la marque Jazzablanca qu’on pourra un jour exporter, j’espère. Le partenariat privé s’inscrit également dans cette démarche d’offrir des produits aux citoyens casablancais. Pour le reste du financement, nous avons des partenaires qui sont de plus en plus réguliers et présents chaque année. On a un taux de fidélité très élevé. On doit être autour de 95% de sponsors et de partenaires qui reviennent chaque année. Même si 80% des partenariats sont signés vraiment à la dernière minute. C’est un vrai problème pour la structure, parce qu’on est seul la plupart de l’année. On ne peut pas s’engager sur un certain nombre de choses avant d’avoir une visibilité sur le budget. Aujourd’hui, le fait d’avoir la ville comme partenaire de Jazzablanca et des sponsors qui reviennent chaque année, nous permet de structurer davantage l’entreprise et de lancer des concerts en dehors du festival. Et j’espère, dans deux à trois ans, avoir un club à Casa avec la marque Jazzablanca. Ce sera un point d’ancrage musical en plus autour de cette thématique là, comme il y en a dans les plus grandes métropoles.
Pas de sponsors supplémentaires ?
On est en négociation avec un certains nombre d’entreprises. Maintenant, c’est très rare qu’on ait un contrat à long terme. Moralement, les personnes sont engagées, mais très peu signent les contrats sur cinq ans ou dix ans en termes de sponsoring. Donc il y a déjà une démarche de renouvellement à entreprendre chaque année. Avec la ville, nous avons un partenariat de 3 ans, mais il est sûr qu’on est de plus en plus à l’aise par comparaison à la première édition où on a perdu plus de trois millions et demi de dirhams. Lors de la dernière édition, nous avons pu réaliser un équilibre et nous espérons cette année dégager de l’argent pour pouvoir travailler sur une structure qui soit pérenne, pour pouvoir développer plus de choses toute l’année.
Parlez-nous donc des Jazzablanca series…
C’est une série de concerts qui a lieu en dehors du festival et qui complète le programme musical. Nous devions commencer avec Beth Hart qui a eu des complications personnelles et qui a dû annuler son concert. Les gens étaient un peu déçus, tout comme nous, mais elle revient le 16 décembre 2016. Du coup c’est Ibrahim Maalouf qui ouvre le bal des series. L’idée c’est aussi d’avoir des référents avec la marque Jazzablanca, des personnes qui viennent régulièrement. C’est bien pour l’image de Casablanca.
Comment se fait la sélection des artistes ?
Coup de cœur ! Il est sûr qu’on ne suit pas les tendances. On choisit plutôt les artistes qui sont très bons sur scène. Des super noms ne sont pas forcément difficiles à ramener, mais il arrive souvent que l’on soit déçu des performances en live des grands noms. On est dans la qualité de la performance d’abord. Mais il y a aussi des contraintes de date ou de moyens que nous devons prendre en compte lors de la sélection.
Avez-vous des noms à nous annoncer pour la 11e édition ?
Déjà trois artistes connus ont confirmé leur participation au Jazzablanca. Il y a le bassiste camerounais Richard Bona, surnommé The African Sting par ses fans qui se produira dimanche 17 avril. L’Américaine à la voix de velours, Mélodie Gardot, le 19 avril, et le magique Goran Bregovic qui viendra nous enchanter le 20 avril. A noter que, cette année, la 11e édition se tiendra du 16 au 24 avril.
