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Affaires

Abattoirs de Casablanca : les chevillards mécontents de la gestion de Casa Prestations

Faute d’investissement, le taux de panne a nettement progressé dans la chaîne de production. Cette situation a obligé les professionnels à se replier sur les abattoirs de Rabat et de Mohammédia. Résultat, les prix des viandes ont augmenté de 5 à 10 DH/kg dans la métropole.

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Les prix des viandes rouges ont connu une augmentation à Casablanca. Cette hausse survenue depuis deux mois déjà est estimée entre 5 et 10 DH/kg pour les viandes brutes et ses dérivés et jusqu’à 20 DH pour les abats. De nombreux facteurs sont à l’origine de cette flambée, mais le principal reste le cafouillage que connaissent les abattoirs communaux de la métropole.

Rappelons que la gestion de cet établissement a été confiée en novembre 2014 à la société de développement local Casa Prestations, et ce, après le départ à la hâte du gestionnaire délégué turc Unluër qui a manqué à ses obligations. A cette époque, une convention a été signée par le Conseil de la ville et la SDL dans laquelle cette dernière s’était engagée à réaliser tous les investissements nécessaires pour se mettre aux normes et pouvoir décrocher l’agrément de l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) en mars 2016. Dans cette même convention, la SDL avait promis d’améliorer les conditions de travail des chevillards et de revoir à la baisse la taxe (1,69 DH/kg) et les frais d’abattage. «Depuis, rien n’a été fait», regrette Abdelali Ramou, représentant des chevillards de Casablanca. Et de renchérir : «Les conditions de travail ont empiré par rapport à l’ère des Turcs». A deux mois du délai fixé par le Conseil de la ville, en concertation avec l’ONSSA, pour la fin des travaux de rénovation et d’équipement des abattoirs, aucun investissement n’est encore réalisé. Pire, «l’outil de travail n’est pas entretenu. Une grande partie des machines est défectueuse. Par conséquent, le taux de panne a nettement augmenté», ajoute-t-il. Contacté à ce sujet, Mohamed Chaarani, directeur général de Casa Prestations, est resté injoignable.

500 bovins abattus par jour il y a un an contre la moitié aujourd’hui

D’après notre source, cette situation rend la chaîne de production très lourde, ce qui implique une perte de poids pour les bêtes vivantes et rend celles abattues non propres à la consommation. «Bien que le cahier des charges oblige la société de gestion à rembourser les chevillards en cas de perte due à un problème au niveau de la chaîne d’abattage, les responsables refusent d’appliquer cette clause», explique Abdelali Ramou.

Ce cafouillage a obligé de nombreux chevillards à se diriger vers les tueries ou les abattoirs communaux de Mohammédia et de Rabat. La preuve, il y a moins d’un an, l’abattoir traitait en moyenne 1 200 têtes d’ovins et 500 têtes de bovins par jour, aujourd’hui les quantités ont fondu de moitié. Cela a donc tiré à la hausse les prix des viandes dans la métropole. En attendant que le Conseil de la ville trouve une issue à ce dossier, les Casablancais doivent faire contre mauvaise fortune bon cœur.