Affaires
Des produits détaxés à partir de juin 2004
L’accord de libre-échange sera signé dès janvier prochain
D’autres produits seront libéralisés sur 9 ans.
Le Maroc et la Turquie vont signer, dans les prochaines semaines, un accord pour l’établissement d’une ZLE (Zone de libre échange) entre les deux pays. L’accord, qui a nécessité deux ans de négociations, devrait être signé officiellement en janvier 2004, à l’occasion de la visite en Turquie du ministre du Commerce extérieur, Mostafa Machhouri. Restera alors la ratification de l’accord par les parlements des deux pays, ce qui, selon l’ambassadeur de Turquie à Rabat, Akin Algan, devrait avoir lieu dans les trois mois qui suivront la signature pour que l’accord entre en vigueur dès le deuxième semestre 2004.
L’accord se traduira pour les deux parties par la libéralisation totale de 45% des produits concernés, les taux et taxes douanières pour les autres produits, ceux jugés sensibles par la partie marocaine, devront baisser de 10% dès l’entrée en vigueur de l’accord avec l’objectif de les amener progressivement à un taux zéro sur une période de neuf ans. Ce qui nous projette en 2013, date à laquelle la Turquie escompte devenir membre à part entière de l’Union européenne, espace avec lequel le Maroc a déjà signé un accord d’association qui entrera en vigueur à cet horizon. D’ailleurs, l’Union européenne n’est pas tout à fait étrangère à l’instauration de cette zone de libre-échange avec la Turquie, dans la mesure où elle considère l’intégration des économies des pays du Sud de la Méditerranée comme une composante importante de la construction de l’espace euro-méditerranéen.
Une vingtaine d’entreprises turques sont présentes au Maroc
Des discussions vont du reste bon train entre, d’une part, la Turquie, et, d’autre part, l’Algérie et la Tunisie pour l’instauration d’une ZLE, même s’il semble que ces pays attendent d’apprécier les éventuelles retombées de l’accord sur l’économie marocaine.
Sur ce chapitre, il faut se rendre à l’évidence que si retombées il y aura, il faut attendre tout de même quelques années car, pour l’heure, les échanges commerciaux entre le Maroc et la Turquie ne dépassent guère les 200 millions de dollars. En 2002, les exportations marocaines vers la Turquie se sont chiffrées à 68 millions de dollars, et, inversement, les importations de produits turcs au Maroc ont atteint 132 millions de dollars. Déficit commercial avec la Turquie certes, mais ce qui est plus remarquable, c’est la présence de nombreuses entreprises turques, une vingtaine au total, qui travaillent au Maroc ou y exécutent des marchés publics, alors qu’à l’évidence on ne connaît pas d’entreprises marocaines qui exercent une activité quelconque en Turquie. Il faut souligner à ce sujet que les entreprises turques opérant au Maroc appartiennent pour la plupart au secteur du BTP. N’est-ce pas une entreprise turque, Dogus, qui est en train de construire le tronçon autoroutier entre Asilah et Tanger qui devra être achevé en août 2005. Une autre entreprise turque, Mac-yol, vient de remporter l’appel d’offres pour la construction de l’autoroute Tétouan-Fnidek. Les entreprises turques sont aussi intéressées par le programme de construction de logements sociaux et certaines d’entre elles sont déjà présentes sur ce créneau. Avec l’instauration d’une ZLE, les produits turcs vont arriver en force.
