Affaires
Le privé appelé à la rescousse pour l’achèvement du projet Sala Al Jadida
Le Fonds Hassan II a consenti une subvention de 320 MDH pour l’accélération
de la construction des logements sociaux.
Le projet doit être achevé à la fin du mois de février
2005.
Il coûtera 3 milliards de DH, équipements collectifs non compris.

Le projet de ville nouvelle de Sala Al Jadida a été réajusté. Au lieu de 20 000 logements, la société gestionnaire éponyme n’en construira plus que 15 000. Le reliquat sera réalisé sur un terrain de 25 ha par les promoteurs privés. Un appel à manifestation d’intérêt sera lancé prochainement. Cette décision a été prise suite à un rapport d’expertise commandé par le Fonds
Hassan II, qui a conclu que «la société Sala Al Jadida ne pourra plus garantir son équilibre financier si elle continue à construire», explique Omar Filali, responsable de la commercialisation et des attributions de la ville nouvelle. D’ailleurs, le chantier a été à l’arrêt pendant près de deux ans pour des problèmes de trésorerie. «Nous n’étions plus en mesure d’honorer les factures de Bymaro (chargée de la construction) qui se chiffraient à 80 MDH par mois», explique Abdelhamid Najjari, directeur de l’Aménagement de Sala Al Jadida. Le dossier n’a été débloqué qu’en janvier 2003, après que le Fonds Hassan II ait versé une subvention de 320 MDH.
L’expérience de la ville nouvelle de Sala Al Jadida a débuté en juillet 1995. Mais, malgré le don du terrain par Feu Hassan II, la société gestionnaire n’est pas parvenue à faire face à ses besoins de trésorerie, d’autant que le coût global du projet dépasse 3 milliards de DH, non compris les équipements collectifs. En lieu et place des communes, la société Sala Al Jadida a en effet dû emprunter auprès des banques pour financer les travaux hors site. Aujourd’hui, elle continue de supporter directement les charges financières, en attendant de se faire rembourser par les communes concernées.
Des logements exigus et livrés semi-finis
L’objectif est désormais de régler le problème des logements déjà commercialisés ou attribués, finaliser le lotissement des villas et viabiliser les terrains destinés aux logements sociaux devant être construits par le privé. Pour les logements de standing supérieur, destinés à la péréquation de leur projet, les promoteurs seront en revanche obligés de financer la viabilisation par leurs propres moyens.
Il faudra par ailleurs concrétiser rapidement la totalité du projet. Le contrat-programme signé avec le Fonds Hassan II stipule en effet que l’opération devra être bouclée en février 2005. A cette date, la société Sala Al Jadida aura réalisé exactement 15 096 logements dont 11 220 de type social, 606 commerces et 56 équipements collectifs publics. Au 30 juin 2003, le compteur était arrêté à 10 664 logements livrés dont 8 000 de type social et 470 commerces. Devant les critiques sur «la gestion hasardeuse du projet», les responsables soulignent que Sala Al Jadida a réussi le pari d’être une ville à part entière et non une cité-dortoir pour défavorisés.
Cependant, si les logements sociaux côtoient ceux dits promotionnels, il se pose un sérieux problème d’espace vital. Pour le social, la superficie est limitée à 41 m2. De plus, pour maintenir les prix initiaux de ce type de logements, fixés entre 58 000 et 80 000 DH, «il a fallu économiser sur les prestations», explique M. Najjari. Les logements livrés sont dits semi-finis, sachant qu’ils ne sont pas carrelés et ne disposent ni d’évier ni d’eau chaude. Les acquéreurs doivent donc s’occuper de la finition.
Même si on considère que les ménages viennent des bidonvilles et que ces logements vont dans le sens de l’amélioration de leur niveau de vie, les pouvoirs publics sont appelés à faire un effort budgétaire en vue de leur permettre de disposer de logements plus spacieux.
En revanche, du point de vue des infrastructures, un effort a été consenti. Le réseau de voirie s’étend sur 25 kilomètres. De grands axes routiers sillonnent la ville qui est structurée autour d’une place piétonne centrale où divers commerces se sont installés. Sur le plan urbanistique, la ville est divisée en deux quartiers organisés en plusieurs houmas (petits quartiers). Chacun comprend plusieurs résidences autour d’une place centrale qui accueille également des commerces et des services.
Ministères et banques commencent à s’y installer
Pour améliorer les équipements, la société gestionnaire propose des terrains à des privés qui ont des projets d’intérêt général. Dernière en date, la cession d’un terrain au judoka marocain Adil Belgaïd pour la réalisation d’une salle de sport.
A noter que la ville dispose désormais de sa préfecture. Les ministères devront y installer leurs délégations. Celle de l’Education nationale, d’un coût de 8,5 MDH, a été livrée en juillet. De leur côté, les banques privées s’y implantent. La BMCE et le CIH ont déjà ouvert leurs agences. D’autres, comme la BCM et la BCP, ont acquis le local et prévoient de l’aménager prochainement
