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Affaires

L’idée d’une aide au logement

Les moyens de l’Etat ne lui permettent pas d’en supporter le coût.
Trois fonds de garantie seront créés pour faciliter l’accès au crédit.

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Le ministère de l’Habitat revoit sa copie. L’idée d’une aide directe au logement comprise entre 30 000 et 40 000 DH (CF LVE du 28 juin 2003) a été finalement abandonnée. Raison de cette volte-face : des ressources budgétaires limitées et la lourdeur des procédures de gestion. De plus, il s’avère difficile de déterminer objectivement les critères d’éligibilité.
Ce n’est pas tout. Il est maintenant question de revenir sur la ristourne sur les taux d’intérêt pour l’acquisition des logements de type «social» et «économique», d’autant que les bénéficiaires ne ressentent pas l’incidence de cette bonification sur le prix du logement acquis.
Il est question de revenir sur la ristourne sur les taux d’intérêt
En revanche, d’autres instruments ont été retenus pour rendre la demande solvable. Le plus important est l’institution de trois fonds de garantie : un pour les salariés du public, un autre pour les salariés du privé et enfin un troisième pour les personnes ayant des revenus modestes et irréguliers. «L’institution de ces fonds constituera sans aucun doute un accélérateur pour la construction de l’habitat social, car ils permettront l’accès au crédit à toutes les catégories socio-professionnelles», explique Taoufiq Hjira, ministre en charge du secteur. Les promoteurs ont adhéré à l’idée, mais souhaitent que ces fonds de garantie soient réservés à la fois aux logements sociaux et à ceux de moyenne gamme, d’une valeur inférieure ou égale à 350 000 DH.
Avec ce dispositif, il y a bon espoir que la demande potentielle en habitat social s’exprime, d’autant plus que les prix se situeront entre
80 000 et 120 000 DH. Ces prix seront obtenus suite à l’octroi de plusieurs avantages au privé, notamment la cession du terrain à prix coûtant ou symbolique en plus de quelques facilités de paiement.

La SNEC met en vente 43 000 ha
Les terrains seront cédés suite à des appels à manifestation d’intérêt. Le ministère a donné le coup d’envoi de cette stratégie par le lancement courant juin d’une opération d’envergure à laquelle participe la majeure partie des OST (Organismes sous tutelle), en accordant aux promoteurs immobiliers des facilités de paiement.
Cette démarche constitue un accélérateur de la politique de partenariat public-privé d’un organisme comme la Société nationale d’équipement et de construction (SNEC), qui avait déjà lancé en septembre 2002 un appel à manifestation d’intérêt pour la cession de lots de terrain dans la Zone d’urbanisation nouvelle (ZUN) Hay El Mohammedi d’Agadir. Ces jours-ci, elle a réédité l’opération pour la cession de 35 lots, d’une superficie totale de près de 43 000 m2.
Soulignons que l’axe principal de la politique du ministère de l’Habitat concerne essentiellement la prévention de l’habitat insalubre. Son éradication demanderait, selon M. Hjira, beaucoup plus que les 700 MDH qui lui sont actuellement consacrés. Les besoins s’élèvent à 32 milliards de DH, au total, pour un chantier qui s’étalera sur trois ans