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Difficultés d’application de l’accord-cadre

Cité de la mode, centre d’innovation, fonds de promotion à  l’étranger : les trois nouveaux projets du textile.

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Le Premier ministre vient de prendre un nouvel engagement envers les textiliens. Lors de la réunion tenue avec les industriels du secteur, jeudi 19 juin, il a promis de lever les obstacles à la concrétisation des mesures contenues dans l’accord-cadre, en octobre prochain. Ces différents problèmes ont été, une fois de plus, présentés en détail par les industriels, au cours de cette rencontre qui a duré trois heures.
Selon Salah Eddine Mezouar, président de l’Amith, le Fonds de restructuration du secteur textile (Fortex) peine à démarrer. Sur les 100 MDH disponibles, seul un montant de 1,3 MDH a été débloqué, et cela au profit d’une seule entreprise. Afin de débloquer la situation, les industriels ont proposé d’assouplir les critères d’éligibilité pour que le maximum d’entreprises puissent en bénéficier.
En ce qui concerne la ristourne des 20 centimes sur le KWH consommé, il est souligné qu’aucune entreprise n’a pu récupérer son argent en raison de la sous-évaluation de l’enveloppe allouée à ce poste. Et pour cause, les 130 MDH alloués le sont pour une durée de trois années. «Ce qui est bien sûr insuffisant», explique M. Mezouar, qui propose de tripler l’enveloppe.
Quant au paiement de 50 % des charges sociales par l’Etat, «il ne bénéficie qu’à de rares sociétés», se plaint-on. Sur environ 1600 entreprises, seules 250, soit 15 %, ont bénéficié de cette mesure. En effet, les industriels ne se sont pas entendus avec la CNSS sur le traitement des pénalités et des majorations de retard. Ils proposent une réduction de moitié du montant des sommes dues, de façon à pouvoir apurer plus facilement leurs arriérés, un passage incontournable pour bénéficier de la prise en charge de 50 % des charges sociales.
Par ailleurs, les industriels ont présenté quelques projets qu’ils comptent développer et qui s’inscrivent directement dans le plan d’action de l’Amith. Des projets qui, selon le président de l’association, ont eu le soutien du chef du gouvernement. L’accent a été mis sur trois projets.
Le textile marocain aura sa Cité de la mode
Le premier concerne la création d’une Cité de la mode. Ce sera un espace entièrement consacré à la création et qui regroupera une école de mode et des bureaux de stylisme et modélisme. Cette cité sera, selon les textiliens, une opportunité pour la délocalisation de bureaux européens de stylisme.
Toujours dans l’esprit de promouvoir la création et l’innovation, un deuxième projet prévoit la mise en place d’un Centre d’innovation. Les coûts de création et de développement étant élevés, l’idée est de permettre aux entreprises qui le désirent de sous-traiter certains services, notamment la conception et la finalisation des produits. Des contacts seront pris avec le ministère de la Recherche scientifique en vue de réaliser ce projet.
Enfin, en troisième lieu, les industriels ont demandé la création d’un Fonds de promotion à l’étranger qui devra accompagner la stratégie de la profession, à savoir proposer une «offre marocaine structurée, à thème et avec collection». Ce fonds viendra soutenir le nouveau concept de l’Amith, le «Maroc in mode», salon qui vient remplacer Vetma.
Si Driss Jettou a soutenu ces trois projets, les industriels se sont vu refuser la création de deux fonds destinés à la créativité et à la restructuration. Expliquant son refus, le Premier ministre leur a signifié, à juste titre, qu’il faut d’abord utiliser les instruments de financement existants.
Sortis «satisfaits et confiants» de cette rencontre, les industriels se disent optimistes quant à l’aboutissement de leurs demandes. Rendez-vous en automne prochain