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Société

Profil des «petites bonnes» et de leurs employeurs

L’examen des données recueillies par le Collectif associatif pour «l’éradication du travail des petites bonnes» a montré, selon une enquête effectuée sur le sujet sur 130 ménages, que 30% n’ont jamais été scolarisées, 49% sont en abandon scolaire, 38% sont à¢gées de 8 à  12 ans (à¢ge du premier cycle de l’enseignement fondamental), 62% sont à¢gées de 13 à  15 ans (à¢ge du second cycle), 21% sont encore scolarisées et travaillent par intermittence (vacances scolaires).

Publié le

petites bonnes 2014 08 15

 Quant aux données relevées sur les familles émettrices, elles confirment la corrélation entre leur situation socioéconomique et cette pratique sociale très répandue : 47% sont pauvres, 28% sont très pauvres, 16% sont sans revenus réguliers, 9% ont des revenus réguliers, 94% des mères et 72% des pères sont analphabètes.
Dans les familles récipiendaires, elles sont dans 54% dans la catégorie dite «classe moyenne», 20% dans la catégorie dite «classe aisée», 53% des mères et 68% des pères ont suivi des études supérieures, 23% ont des revenus irréguliers. Seuls 5% ont suivi des études primaires ou sont analphabètes.

Torture, homicide, suicide…, le lot  des «petites bonnes». Quelques exemples :

– Mars 2013 : homicide  Fatima (14 ans) est décédée, en mars 2013 à l’hôpital Hassan II à Agadir des suites des brûlures de 3e degré et d’actes de violence. Son employeuse est maintenue en détention et le procès est à son deuxième report.

– Janvier 2013 : tentative de suicide

Nassima (19 ans), exploitée comme «petite bonne» depuis plus de 4 ans et qui travaillait dans une famille dont le père est médecin à Casablanca, s’est jetée de la terrasse de ses employeurs pour mettre fin à sa vie de femme physiquement exploitée et psychiquement martyrisée. Le jeune du quartier qui a tenté de la rattraper en bas de l’immeuble est décédé des suites du choc avec le corps de Nassima. Faute de centre d’accueil, elle a été prise en charge par une association.

– Juillet 2011 : homicide

Khadija (11 ans), originaire de Chichaoua et employée à Casablanca, est décédée à El Jadida, suite aux mauvais traitements infligés par son employeuse.

– Août 2010 : maltraitance

Fatima (12 ans), recueillie à Casablanca, a été sacrément violentée. Elle se trouvait dans un état psychologique et physique alarmant, en pleine rue après avoir fui la maison de ses «patrons tortionnaires». Confiée à la police judiciaire, la fillette a été ballottée entre plusieurs lieux tout aussi inadaptés, faute de centres dédiés et de procédures de prise en charge spécifiques.

– Septembre 2009 : maltraitance

Zineb (11 ans) a été hospitalisée en urgence à Oujda suite à la brutalité de ses employeur(e)s, dont un magistrat, au comportement barbare : coups de bâtons et de câbles électriques, rasage de la tête, brûlures à l’eau bouillante et à l’aide de fer à repasser.
Source : collectif associatif pour «l’éradication du travail des petites bonnes