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Transition énergétique : Le Maroc franchit un nouveau palier

Organisée au sein du site Noor Ouarzazate, la 16e Conférence de l’énergie a fait le point sur la transformation énergétique profonde entamée par le Maroc il y a plus de 15 ans. Aujourd’hui, le Royaume connait un nouveau point d’inflexion, avec en ligne de mire une généralisation des solutions bas carbone et le renforcement des synergies entre les politiques de l’eau et de l’énergie.

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La Fédération de l’énergie a organisé, en partenariat avec Masen et l’Iresen la 16e conférence de l’énergie sous le thème : «Énergies : Pilier stratégique de la sécurité hydrique et du développement durable». Cette manifestation d’envergure, qui a rassemblé l’ensemble des acteurs publics et privés de l’écosystème des énergies renouvelables et du dessalement, s’est déroulée au sein du site de Noor Ouarzazate, un lieu qui revêt une forte symbolique. C’est ici en effet qu’a été inauguré en 2016 le complexe solaire Noor, véritable pilier de la «révolution silencieuse» entamée il y a 15 ans sous l’impulsion du Souverain, selon les termes de Rachid Idrissi Kaitouni, président de la Fédération de l’énergie et hôte de la conférence. Le complexe solaire Noor de 580 MW, dont les 4 centrales sont aujourd’hui pleinement opérationnelles, comme a pu le constater le Chef du gouvernement lors d’une visite, a constitué un tournant majeur dans la trajectoire énergétique du Maroc. Il contribue au renforcement de la souveraineté énergétique du Royaume mais également à l’amélioration de la compétitivité économique et sociale du pays.

Dans son allocution d’ouverture, Aziz Akhannouch a rappelé que «depuis le début du règne de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le Maroc a engagé une transformation énergétique profonde, progressive et durable». L’objectif de 52% de capacité renouvelable installée devrait être atteint dès 2027, soit bien avant l’échéance initiale de 2030.

Pour réussir ce pari, le Royaume a investi dans le solaire, l’éolien, l’hydroélectricité et, plus récemment, dans l’hydrogène vert, outre la création d’institutions fortes et le renforcement des capacités de gouvernance. Pour le Chef du gouvernement, l’heure est venue «d’aller encore plus loin», avec plus d’intégration concrète des énergies renouvelables dans nos systèmes de production, de transport, d’habitat et d’agriculture, et «une généralisation des solutions bas carbone dans nos villes, nos industries et nos territoires ruraux».

Le Maroc pourra capitaliser pour cela sur ses 15 ans d’expérience et de développement de projets d’énergies renouvelables, avec ses contraintes et ses spécificités techniques, ainsi que plus de 30 ans d’attractivité du secteur énergétique pour le secteur privé, a souligné Leila Benali, ministre de la Transition énergétique et du développement durable. «Le Maroc entend aller de l’avant dans le développement des énergies renouvelables et relever les défis liés à la transition énergétique», a-t-elle affirmé.

Dans cette optique, les investissements engagés seront conséquents. Le dernier conseil d’administration de l’ONEE a d’ailleurs validé un budget d’investissement à l’horizon 2030 de 220 milliards de dirhams, qui devrait multiplier par cinq le volume des investissements dans les réseaux électriques et par trois celui des projets d’investissements énergétiques, notamment les énergies renouvelables.

Les débats de la conférence ont permis également d’étudier le lien étroit entre énergie et dessalement de l’eau, à l’heure où le Maroc est confronté à une sécheresse historique. La synergie entre les politiques de l’eau et de l’énergie devient un impératif. Ainsi, l’alimentation des stations de dessalement par les énergies renouvelables permet d’atteindre deux objectifs majeurs : la réduction de l’empreinte carbone des unités de dessalement et du coût du m3 d’eau dessalée, comme c’est le cas pour le projet de dessalement à Dakhla en cours de réalisation, ou celui de la future station de Casablanca.