Au Royaume
Moncef Belkhayat, PDG de HSS invest holding
Commercial, haut cadre, ministre, communicator et plus…si affinités. Avant même d’obtenir son diplôme à l’ISCAE, il décroche un travail chez Procter & Gamble. En 2000, il rejoint Méditel et met en place le réseau commercial, puis démissionne pour créer Atcom avec le groupe Benjelloun.

Et voilà que l’on reparle de Moncef Belkhayat qui vient de se lancer d’un coup dans la communication, le conseil et le courtage en assurance. Moncef ou l’art de rebondir : il a commencé par être un super commercial et s’est ensuite lancé dans l’entreprenariat avant de tâter de la politique, parcours qui l’a conduit à devenir ministre de la jeunesse et des sports dans le gouvernement de Abbas El Fassi sous l’étiquette RNI. Une bonne dose d’outrecuidance doublée d’une effronterie et d’un flair savamment «saupoudré» d’un sens des affaires étonnant et parfois…détonnant. Il faut croire que tout lui a réussi ou presque, n’était-ce l’affaire Hanouty qui s’est soldée par un grand flop, car ça aussi c’est lui. C’est lui aussi ce coup de poker que fut son départ de Méditel lorsqu’il démissionne en grand fracas… parce que les actionnaires de référence de l’époque avaient refusé de le nommer DG alors qu’il était déjà presque au sommet : directeur central et également vice-président en charge de la partie commerciale et marketing.
Moncef Belkhayat est un pur produit de l’école publique marocaine. Natif de Rabat en 1970, il est l’aîné de cinq enfants.
Directeur régional en Arabie Saoudite à 26 ans
Il obtient un bac «sciences éco» et s’inscrit à l’Institut supérieur de commerce et d’administration des entreprises (ISCAE). Pour son stage de 3e année, à l’été 1991, il décroche une opportunité chez Industries marocaines modernes, la filiale marocaine du géant Procter and Gamble. Ce sera le début d’une aventure qui durera 9 ans. Avant même d’avoir terminé ses études, il travaille déjà à temps partiel pour le lessivier qu’il rejoindra à l’issue de son diplôme obtenu en juin 1992. Il va faire ses premières armes dans la vente mais aussi dans le marketing puisqu’il est à l’origine d’un sponsoring de l’équipe nationale de football en obtenant de faire figurer un produit sur le maillot de l’équipe ainsi que trois passages à la télé, le tout pour à peine 200 000 DH. Nous sommes encore en 1991 et Moncef est…stagiaire.
Après son intégration définitive en tant que chef de produit, il va faire preuve de patience car ce n’est qu’en 1996 qu’il va être nommé directeur régional à Djeddah en Arabie Saoudite, à 26 ans. Puis dès 1998, il hérite du titre de directeur pour l’Afrique et le Moyen-Orient et chapeaute une équipe de 110 personnes. Lorsqu’au cours d’un séjour au Maroc, en 2000, il est approché par un «chasseur de têtes» pour le poste de directeur commercial à Meditelecom qui venait d’obtenir sa licence du mobile. Il a alors 29 ans. La mise en place du réseau commercial de l’opérateur va être un de ses premiers chantiers. Son premier budget est de 1,3 milliard de DH, mais il doit mettre sur pied un énorme réseau de 600 points de vente. En une année seulement, Méditel fête son premier million de clients, mais entre 2002 et 2003, il prend le temps d’aller suivre un programme intensif de formation à Harvard. Cela va le convaincre de se lancer dans le monde des affaires pour son propre compte sans pour autant quitter son poste.
Cette idée ne va pas tarder à être concrétisée. En 2004, il crée HMS, entreprise spécialisée dans la distribution. Un an plus tard, il rachète Dislog, une société de distribution de produits de grande consommation qui dispose d’une flotte modeste de 17 camions. Avec sa famille, il apporte 1,5 MDH en fonds propres, et Attijariwafa bank lui prête 2,8 millions pratiquement sans garantie. Aujourd’hui, ce sont 350 véhicules dont dispose Dislog qui emploie 600 personnes et l’affaire est toujours détenue par lui et sa famille. Entretemps, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Déçu de ne pas avoir pris la tête de l’opérateur télécoms, il le quitte en septembre 2007 pour tenter une nouvelle aventure. Il s’associe à Othmane Benjelloun et crée Atcom, qui se voudra comme le pôle médias et communications du groupe, et qui rachètera Mosaïk, Media jet et Sigmatechnologies. Il en sera de même pour le réseau d’épiceries modernes Hanouty. Cette fois-ci, le succès ne sera pas au rendez-vous. Parallèlement, Dislog continue d’être une affaire florissante…
En juillet 2009, le destin de Moncef Bekhayat prend une autre tournure avec sa nomination comme ministre de la jeunesse et des sports sous les couleurs du RNI, lui qui était pourtant sympathisant de l’Istiqlal. Moncef Belkhayat est fier de son passage à la tête de ce ministère et insiste sur le fait d’avoir obtenu le doublement du budget (passé de 1 à 2 milliards de DH) et c’est cela qui va permettre, explique-t-il, «le lancement de 400 centres socio-sportifs, la construction de 16 terrains de foot, une trentaine de salles omnisports…». Mais pour l’ancien ministre, c’est, sans conteste, la loi sur le professionnalisme des clubs et la création de la Sonagres qu’il entend mettre en avant dans son bilan. Aujourd’hui, il est revenu aux affaires et c’est lui qui dirige sa nouvelle société HSS Invest Holding qui regroupe un cabinet de courtage, un pôle communication et média et un pôle conseil. Bien entendu, il y a aussi Dislog. Mais Moncef Belkhayat reste très actif dans la société civile. Il est membre de Maroc Cultures, membre du comité du FUS, membre de la Fondation Zakoura pour l’éducation, président de l’Alliance des indépendants (les économistes du RNI), président de la Fondation Mohammed VI pour les champions et, bien entendu, membre du bureau politique du RNI…
