Idées
Le mythe d’Icare

Dédale, un architecte athénien invité par Minos (roi de Crète), a construit le labyrinthe où sévit le Minotaure (monstre mi-homme mi-taureau). Quand Thésée (roi d’Athènes) se présente pour tuer le monstre, il est aidé par Ariane et par Dédale qui lui fournit les moyens de ressortir de l’antre et de fuir la Crète. Minos décide alors de se venger en enfermant l’architecte et son fils au cœur du labyrinthe et d’en faire garder les issues. Dédale, que rien n’impressionne, confectionne des ailes et, les ayant expérimentées, décide de s’envoler en compagnie de son rejeton, le dénommé Icare. Celui-ci, sourd aux recommandations de son père, se laisse griser par l’altitude, le soleil l’attire comme un aimant. La cire qui sert de lien à ses ailes se met à fondre. Le jeune homme tombe aussitôt et s’abîme dans les flots, près de l’île qui porte désormais son nom.
Les mythes ne sont pas des contes à dormir debout, ils éveillent la conscience par la morale qu’ils véhiculent. Ici, elle est fort claire : qui se frotte à la puissance, s’y consume. Nicolas Sarkozy ne peut être comparé à l’astre du jour, il est juste une étoile, forcément filante. Pourtant des superstars, indécrochables celles-là, gravitaient autour de lui pour s’imprégner de son lustre. Ils perdirent leur éclat, à l’image de Faudel, un chanteur que nous aimons bien, et dont l’étoile a commencé à pâtir dès qu’il s’est affiché parmi le premier cercle des sarkophiles. La leçon vaut pour tous les affamés des grandeurs d’établissement, bien de chez nous.
