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Matériaux de construction : les industriels s’attendent à une reprise en 2019
La fédération a lancé un appel d’offres pour le recrutement d’un cabinet d’études chargé d’accompagner la cellule d’animation. Cimentiers et marbriers ont commencé à investir sans attendre le versement des premières subventions. Les céramistes se plaignent toujours du coût de l’énergie.

Pour le secteur des matériaux de construction, l’année 2018 se serait achevée avec un peu d’amertume, si la fédération n’avait pas reçu la première contribution de l’Etat d’un montant (un peu plus de 4 MDH), dans le cadre du contrat de performance signé avec le gouvernement en mars 2016 qui a pour but de générer une dizaine de milliards de chiffre d’affaires additionnel, de créer des investissements et des emplois industriels. Avec ces ressources qui couvrent une période de trois ans, la fédération a lancé récemment un appel d’offres pour le recrutement d’un cabinet d’études dont la mission est d’accompagner la cellule d’animation, elle-même chargée d’assister et de suivre les associations dans la réalisation de leurs engagements. Elle est aussi chargée de coordonner l’intervention de toutes les parties prenantes mais aussi d’activer les partenariats entre les entreprises du même secteur. Certains industriels n’ont pas attendu le versement des premières subventions pour investir, étendre ou mettre à niveau leurs installations. La filière du ciment par exemple est assez avancée.
Pour preuve, cette profession est en cours d’implémentation d’une plateforme de traitement et de valorisation des déchets. De même, trois cimenteries sont en projet, dont une dans le Sud. Les marbriers ne sont pas en reste. Six unités entièrement financées sur fonds propres ont été créées. De leur côté, les spécialistes des produits en béton ont lancé une cartographie visant à répertorier les industriels du béton préfabriqué au Maroc. «L’objectif étant d’orienter les investissements vers les zones où ce type de produits manque. Cela épargnera aux utilisateurs les coûts de transport des produits et contribuera à dynamiser la région en termes d’emplois à créer», explique David Toledano, président de la Fédération des industries des matériaux de construction.
Une filière de démantèlement de navires pour approvisionner les sidérurgistes
Si certaines filières sont avancées dans leur écosystème, d’autres le sont moins du fait de plusieurs contraintes. Les industriels de la céramique déplorent le coût d’énergie élevé.
La filière de la sidérurgie, pour sa part, capitalistique de par sa nature, attend toujours des soutiens et des aides financières. «Certains investisseurs portent des projets d’un montant allant jusqu’à 5 milliards de DH en vue de fabriquer des produits à forte valeur ajoutée, mais ne peuvent s’y lancer sans un coup de pouce financier. D’ores et déjà, un groupe d’investisseurs a mis en place un projet d’investissement de 2,5 milliards de DH sans contribution étatique préalable», ajoute M.Toledano. Pour mettre à niveau cette branche d’activité et restreindre donc les exportations, la FMC entend créer une filière de démantèlement des navires afin d’alimenter le secteur en ferraille, surtout que les besoins sont grandissants.
Structuration des entreprises du secteur, qualité des produits fabriqués et gouvernance… autant d’éléments plaident pour une année 2019 favorable pour le secteur. Nombre d’opérateurs le confirment. La plupart s’accorde à affirmer que le cycle baissier dans lequel s’est inscrit le secteur pendant les années précédentes est achevé après six années de baisse. Reste à savoir si le marché immobilier, qui draine une grande partie de la production de l’ensemble des matériaux de construction, serait assez porteur pour permettre de hisser le secteur.
[tabs][tab title = »Des fortunes diverses »]Malgré un début d’accalmie, des filières continuent de souffrir. La baisse la plus importante concerne le secteur du ciment dont la consommation recule depuis huit années consécutives. «On devrait finir l’année avec une consommation autour de 13 millions de tonnes», affirme M.Toledano, soit plus de 25% de baisse sur la période. En revanche, les autres matériaux se sont plus ou moins bien comportés, à commencer par l’acier, grâce aux différentes mesures de sauvegarde. Le secteur lié au revêtement commence à récolter les fruits des efforts déployés par ses opérateurs, dans l’innovation en termes de qualité, diversité, taille, dimension… Le béton préfabriqué, lui, affiche certes une baisse, mais d’une manière moins ample que le ciment. Il faut dire que la céramique a profité de l’entente tacite avec les importateurs en vue de limiter les importations sur le marché aux produits de qualité, mais pas pour longtemps puisque les produits provenant d’Espagne, d’Italie, de Turquie et d’Egypte continuent de prendre une large place sur le marché.[/tab][/tabs]
